On cherchait quelque chose de grimpant, avec pas trop d’approche et autour de Chamonix. Les deux secteurs concurrents étaient les gorges de la Veudale vers Émosson, et le bassin Index/Floria. Plus proche, avec moins d’approche, notre choix s’est porté sur le second secteur.
Le choix de la voie s’est décidé une fois au sommet du télésiège de l’Index, au vu de la fréquentation des différents secteurs.
On s’oriente donc vers la Pointe Gaspard, pour faire Lady in Black, voie que mon père a déjà faite, mais qui lui a laissé un bon souvenir.
L’approche est assez simple, mais quelque peu chiante sur la fin, à remonter dans des éboulis meubles peu pratiques. Mais enfin, après environ 45 minutes de marche, nous sommes au pied ! Personne dans la voie, juste deux autres cordées dans Gaspard Ier et une troisième qui s’y dirige.
Je pars dans la première longueur, un petit 5b dans lequel le rocher donne bien confiance en ses pieds. Puis la 2ème longueur, en second, me donne un aperçu de ce qui m’attend en 3ème longueur. Cette 3ème longueur m’aura finalement paru plus simple que prévu niveau technicité : j’étais trop occupé à gérer le tirage (la longueur monte tout droit, contourne un éperon par la gauche, prend une rampe vers la droite, remonte un peu à gauche puis traverse pleine gauche avant le relais…) pour y penser, et encore une fois, le rocher donne confiance en ses pieds. En comparaison, L5 (6a également) m’a paru plus difficile. L4, en revanche, est plus teigneuse et impressionnante, notamment lors de la traversée au-dessus du dévers (sortie de longueur), avec l’éperon déversant à contourner, qui repousse vers le vide… Bien content de ne pas l’avoir faite en tête celle là.
Une fois au sommet de la voie, on redescend en rappel. R5 > R4, R4 > R2, R2 > … ah ben non en fait, le rappel est coincé ! Le nœud est allé se bloquer dans une fissure entre un bloc décollé formant aiguillette et la paroi. Heureusement, le second brin n’a pas fait beaucoup de chemin et nous attend au bout de la vire. Oui, mais… impossible de décoincer le rappel, il va falloir remonter ! Pierre y passera un bon bout de temps, et au final on y aura perdu une heure. Nous qui pensions avoir de la marge pour la dernière benne avant cette mésaventure, nous voilà obligés de courir pour attraper le télésiège. Quant à la dernière benne, au vu de la queue à l’entrée du bâtiment, nous avions largement le temps.
Au final, ce fut une bonne petite journée, surtout pour une « reprise », dont les photos sont disponibles ici.